Qui sont les ELPE ?
Les Entreprises de lutte contre la privation d’emploi (ELPE) sont toutes les entreprises qui proposent, grâce au cofinancement de la Collectivité, des emplois accessibles à des personnes en difficulté face à l’emploi. Il s’agit des Entreprises adaptées (EA), des Etablissements et services d’aide par le travail (ESAT), des Associations intermédiaires (AI), des Entreprises d’insertion (EI), des Ateliers et chantiers d’insertion (ACI), des Entreprises de travail temporaire d’insertion (ETTI), et enfin des Entreprises à but d’emploi (EBE).
D’où viennent-elles ?
Les ELPE ont un modèle économique qui a été inventé après la Première Guerre Mondiale dans les années 1920-1922, c’est-à-dire le cofinancement direct de l’emploi par la Collectivité pour pallier la faible productivité relative des personnes souffrant d’une difficulté particulière face à l’emploi. A l’époque, il s’agit des accidentés de guerre dans le cadre d’Ateliers protégés, devenus aujourd’hui les Entreprises adaptées.
Ensuite de 1965 à 1975, la création des Centres d’aide par le travail (CAT), aujourd’hui devenus ESAT, est venue reprendre les mêmes fondamentaux économiques, c’est-à-dire un emploi cofinancé pour des raisons du même ordre, en l’occurrence le handicap intellectuel et/ou génétique.
Enfin, en 1985-1990, cette fois-ci en constatant l’extrême difficulté d’une part de la population à rejoindre les entreprises modernes et performantes malgré leur désir d’emploi, le même modèle a été appliqué à ce que l’on a appelé l’Insertion par l’activité économique, c’est-à-dire les EI, AI, ACI et ETTI.
Depuis 2016, ont été créées des Entreprises à but d’emploi dans le cadre de l’expérimentation territoriale contre le chômage de longue durée.
Que coûtent-elles au contribuable ?
Etant financés en partie par l’argent public, l’idée circule que ces emplois solidaires coûtent cher au contribuable. Il n’en est rien. En effet, les ELPE emploient des personnes qui, sans ces emplois accessibles, se trouveraient pour la plupart au chômage de longue durée. Or, cette privation durable d’emploi a un coût important : c’est notamment le coût de toutes les allocations sociales.
Les ELPE, si les emplois qu’elles proposent sont cofinancés par la Collectivité, reversent comme toute entreprise ordinaire des cotisations sociales, impôts et taxes ; de plus elles permettent une augmentation du pouvoir d’achat de leurs salariés et donc une augmentation de la TVA sur consommation ; et enfin elles participent à une baisse importante des allocations sociales versées par l’Etat.
Au total, on constate que l’ensemble des ELPE représente pour le contribuable un coût dérisoire. Mieux encore, bien souvent ces entreprises représentent un bénéfice pour le contribuable, c’est-à-dire que si elles n’existaient pas, le coût de la privation d’emploi pour bon nombre de leurs salariés serait plus élevé que celui des emplois cofinancés !
Plein Emploi Solidaire a publié une étude sur le coût réel des emplois aidés en ELPE (à télécharger sur cette page). Cette étude est associée à un convertisseur qui permet à toute ELPE de calculer son propre coût réel pour la Collectivité : à partir du coût brut de votre ELPE (c’est-à-dire le coût que représentent les aides versées pour le financement direct des emplois accessibles), découvrez son coût net (c’est-à-dire déductions faites des sommes reversées par l’entreprise et des sommes qu’elle fait économiser à la Collectivité) !